Et donc ce Gravity?

GRAVITY

24 mois.

Cela fait 24 mois que j’ai noté pour la première fois « Gravity » dans la liste des films attendus. A l’époque c’était d’ailleurs la liste de 2012.

Le film est passé à la Mostra de Venise. Carton critique. Puis est sorti aux Etats-Unis. Carton critique et succès au box-office (97% du Rotten Tomatoes, c’est très rare pour autre chose qu’un documentaire ou un dessin-animé). Ensuite, sortie européenne, le presse est unanime, même Hugues Dayez aime le film, c’est dire.

Un petit florilège d’avis positif

Mes chouchous d’Ecran Large: « Un film unique dans l’Histoire du cinéma. Du jamais vu à voir impérativement sur un très, très grand écran. L’expérience sensorielle la plus aboutie jamais filmée. A la sortie, on envie déjà tous ceux qui vont la vivre pour la première fois. »

L’écran fantastique: « Gravity » est un film qui parle de la gravité de la vie, de sa valeur, de ce qui la justifie et qui fait que, parfois, on est poussé à abandonner, comme à bout de souffle, en manque d’oxygène (…) Notre coeur bat et notre souffle se suspend, jusqu’à la toute dernière image. »

Chicago Sun-Times « This is one of the most stunning visual treats of the year and one of the most unforgettable thrill rides in recent memory. »

Wall Street Journal « In one form or another, motion pictures have been with us since the middle of the 19th century, but there’s never been one like « Gravity. » »

Même les cahiers du cinéma: « Le grand spectacle renoue ici avec des notions primitives de distance et de proximité, de coupe impossible et de plénitude du temps, qui ont toujours constitué le substrat du « réalisme » de l’expression cinématographique. »

Mais aussi

Charlie Hebdo: « Qu’on ose invoquer « 2001 » ou encore « Avatar » pour évoquer cet honnête survival, sorte de croisement entre « Mission to mars de De Palma (…) et The Descent, produit, sinon de la consternation, en tout cas de la stupéfaction. »

Télérama: « Alfonso Cuarón (…) n’atteint ni la perfection géométrique, l’hermétisme sublime de « 2001 : l’Odyssée de l’espace », de Stanley Kubrick, ni le spiritualisme, la lancinante métaphysique de « Solaris », d’Andrei Tarkovski. Rapporté à ces deux références, le scénario de « Gravity » est minuscule. »

Pourquoi j’ai écrit « Génial » en sortant de salle

Parce que je pense comme David Denby du New-Yorker « Gravity is not a film of ideas, like Kubrick’s techno-mystical 2001, but it’s an overwhelming physical experience — a challenge to the senses that engages every kind of dread. » 

La première scène du film commence, vous êtes avec les astronautes dans l’espace. C’est d’abord splendide visuellement. Ensuite, en quelques minutes vous comprenez l’environnement. Les emmerdes arrivent, la tension monte, la caméra virevolte, vous êtes emmené avec un des protagonistes, et vous tournez, vous vous éloignez avec lui. Vous êtes tellement avec le personnage, que vous pénétrez à l’intérieur de son casque. Vous êtes dans l’espace. Une scène de 10 minutes époustouflantes de maîtrise cinématographique.

Le film continue, et 1h30 plus tard, quand les lumières se rallument, j’avais l’impression de m’être assis depuis un demi heure.  Cela … juste cela … c’est génial. Un film qui vous transporte ailleurs, et qui passe à la vitesse de lumière.

Pourquoi ce n’est pas un chef d’oeuvre

Alors oui, on ne peut qu’être d’accord avec les gens qui évoquent un scénario mince (ou écrit par un gamin de 6 ans, n’est-ce pas Pierre). Mais est-ce négatif pour autant?

D’abord, le film tend vers le réalisme. Même si certains sont allés détricoquer la véracité du film en détails, dans sa globalité, le film est très réaliste. Du coup, les artifices de tension utilisés sont logiques, simples, et récurrents. Comment arrive-t-on au point suivant? Aura-t-on assez d’oxygène? Comment se repérer dans un engin qui tourne dans tous les sens? Où suis-je?

Ensuite, le background du personnage. Traumatisme facile ou scénario épuré? C’est sujet à interprétation. Reste que l’interprétation qu’en fait Sandra Bullock est plutôt convaincante. De là à crier aux Oscars, je dois dire que je ne comprends pas.

Certains critiquent la fin du film. Oui, ce n’est pas la partie la plus réussie. Mais l’histoire se tient plutôt bien. Et la fin est une belle manière d’entamer une nouvelle vie.

Donc oui, Gravity n’est pas un chef d’oeuvre, mais Gravity est une expérience. Et c’est une expérience qu’il est indispensable d’aller voir au cinéma.

Un petit mot sur la technique?

Vous pourrez lire des tonnes d’articles sur le comment Gravity a été réalisé. Au final, même si c’est un gros effet spécial pendant 1h30, l’immersion est totale. On a beaucoup parlé de la 3D comme une référence en la matière. Je suis à la fois d’accord et pas d’accord. La 3D rend particulièrement bien, car les décors sont simples (il y a beaucoup de vide dans l’espace), et la profondeur du champ est immense. Alors oui, c’est fantastique.

Maintenant, je reste  un peu sur ma faim à chaque film en 3D classique depuis la séance du premier Hobbit de Peter Jackson en HFR., 48 images par seconde. Une expérience de cinéma étonnante. La suite sera dans 2 mois sur les écrans. 2013, c’est un peu la fête du cinéma.

Et vous Gravity?

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